La forêt humide de Guyane s'est paradoxalement épanouie sur un des sols les plus pauvres du monde, en azote, en potassium, en phosphore et en matières organiques.
Pour cette raison, et parce que cette zone a toujours conservé des refuges pour toutes ses espèces lors despériodes sèches ou de glaciation terrestre, cette forêt abrite des écosystèmes uniques, parmi les plus riches et les plus fragiles du monde : forêts tropicales primaires très anciennes, mangroves, savanes, inselbergs et nombreux types de zones humides.
Des recherches sont activement menées par des acteurs de disciplines multiples pour déterminer le mode de création de ces sols les plus riches de la planète.
L'hypothèse a été avancée que l'existence même de la forêt tropicale est due à ces interventions humaines intelligentes du passé, où le brûlis était remplacé par le charbonnage.
5 500 espèces végétales ont été répertoriées, dont plus d'un millier d'arbres, 700 espèces d'oiseaux, 177 espèces de mammifères, plus de 500 espèces de poissons dont 45 % lui sont endémiques (les poissons « limon » et les poissons à écailles) et 109 espèces d'amphibiens. Les micro-organismes seraient bien plus nombreux encore, notamment dans le Nord qui rivalise avec l'Amazonie brésilienne, Bornéo et Sumatra. Ce seul département français abrite au moins 98 % de la faune vertébrée et 96 % des plantes vasculaires de la France.
Les menaces qui pèsent sur l'écosystème sont : la fragmentation par les routes, le barrage de Petit-Saut d'EDF, l'orpaillage clandestin, une chasse chaotique, le braconnage, l'apparition des quads.
Les plages de la réserve naturelle de l'Amana, sur la commune d'Awala-Yalimapo, dans l'ouest, constituent pour les tortues marines un site de ponte exceptionnel. C'est l'un des plus importants au niveau mondial pour la tortue luth.
La population de la Guyane était estimée à 236 250 habitants en 2011. Celle-ci est en constante augmentation :en 2030, elle devrait passer à 425 000, en raison d'un fort taux de croissance naturelle et sous l'effet d'une immigration importante, souvent clandestine, venant des pays proches - Brésil, Guyana, Haïti, Suriname.
Cette immigration est motivée par l'attrait de l'or, un système de santé avancé, des écoles performantes par rapport aux pays d'origine, un État providence généreux – revenu de solidarité active et allocations familiales notamment - ainsi que des salaires plus attractifs.
La population étrangère en situation irrégulière (clandestins) est estimée entre 30 000 et 60 000 personnes, en plus des 236 250 habitants répertoriés.
Dans la partie amazonienne du département français de la Guyane, vivent aujourd'hui quelque dix mille Amérindiens dont les droits à la propriété collective de leurs terres, sur lesquelles ils étaient autrefois souverains, ne sont toujours pas reconnus. Un comble !
Les premières traces archéologiques (poteries, gravures rupestres, polissoirs…) de peuples amérindiens entre l’Oyapock et le Maroni remontent au Ve millénaire avant notre ère. Nombre de leurs successeurs dans la même zone géographique appartiennent principalement au groupe linguistique des Tupi-Guarani.
On estime qu’à la fin du IIIe siècle, des Indiens Arawak et Palikur - originaires des rives de l’Amazone - s’installèrent sur le littoral guyanais. Ils sont suivis au VIIIe siècle par les Indiens dits Caraïbes ou Karibes, les Kali’na (Galibis) et Wayanas. Moi, ce sont surtout les Wayanas que j'ai rencontrés, fréquentés et aimés.
Les spécialistes ont dans un premier temps pensé que l’arrivée des premiers hommes en Amérique remontait à 12 000 ans environ, mais des découvertes archéologiquesrécentes feraient remonter les premières migrations à plus de 40 000 ans. Venant de Sibérie, ils auraient traversé le détroit de Béring, alors au-dessus d'une ligne de rivage maritime en période glaciaire. Après une période d'habitation en Béringie, et après la disparition des masses glaciaires d’Amérique du Nord, ils auraient pu continuer la colonisation du nouveau continent.
D’autres théories parlent de peuples océaniens ayant traversé l'océan Pacifique - théorie exprimée par Paul Rivet - ou encore de peuples européens - hypothèse de l'archéologue Dennis Stanford confirmée aujourd'hui par une analyse d'ADN. On estime en effet qu'une peuplade serait venue d'Europe entre 12 000 et 36 000 ans ; elle correspondrait aujourd'hui à un groupe très restreint d'autochtones que sont les Ojibwés, les Nuu-Chah-Nulth, les Sioux, et les Yakamas.
Les Amérindiens, s'appuyant sur leur tradition orale, soutiennent que leurs ancêtres ont toujours habité là. Quoi qu'il en soit, la diversité des milieux naturels du continent a engendré des cultures très différentes.
Vous comprenez que ce pays offre des ressources qui vont bien au-delà des chiffres et statistiques. En dehors de ses spécificités uniques, c'est la mémoire d'un peuple, d'une civilisation qui est en jeu. Basée sur la transmission du savoir par l'orale, le monde entier devrait s'unir pour protéger une telle richesse.
Les ayant approchés de près, ayant vécu avec eux durant plusieurs mois, ayant combattu à leurs côtés pour défendre leurs droits et revendications, ayant partagé leurs peines et leurs joies, je leur dédie le tome I " Chercheurs d'or" de celong roman, "Koh Tan, l'Île au Trésor" en témoignage de la profonde et indéracinable amitié qui est la mienne.
Je suis un grand voyageur devant l'éternel. Cet éternel pour moi est la nature et l'espèce végétale qui la recouvre. Elle était là avant nous, elle nous survivra, malgré tous les sévices que l'espèce humaine - la plus déconcertante des espèces - lui fait subir, car elle est l'intelligence à l'état pur. Elle est la Madre des Amérindiens. Ils la vénèrent et la protègent comme une mère nourricière, ils l'aiment comme une amante, comme une amie, ils lui parlent et elle leur répond. Elle leur est toujours de conseils avisés parce qu'il sont naturels et logiques, limpides et clairs comme les cours d'eau avant que les pollueurs s'installent sur les rives de leurs fleuves et rivières et y déversent leurs boues mercurielles. .
Les Amérindiens ont déclenché en moi un véritable déclic, une prise de conscience inéluctable, irréversible, une conviction profonde, une révélation identique à celle de Simon Pierre sur le chemin de Damas. Une foi inexpugnable.