Lorsque, missionné par le Président, Charly Selrac part en Guyane, il pensait n'y demeurer que le temps de la durée de la Conférence Internationale sur l'Orpaillage Clandestin de Paramaribo, et le temps de faire quelques civilités protocolaires en Guyane française.
Il ne s'imaginait pas s'investir à ce degré, en temps et en passion.
La rencontre avec les Wayana et son jeune chef, Kaïlawa, et de son amie Elena, la fille du maire de Maripasoula, a bouleversé ses dernières certitudes que l'âge et l'expérience n'avaient pas encore tout à fait ébranlé.
"Le chemin entre l’indifférence et le mépris n’est pas bien long, il est le même entre le mépris et le racisme. » Charly Selrac venait de lire un article sur la Guyane publié dans un magazine « Le Blue Wing Airlines Magazine » rangé dans le filet de passager juste devant le sac à vomir en papier blanc... Il aurait aimé faire sienne cette phrase.
Il volait dans le même type d’avion qui avait explosé en plein vol vers Benzdorf, petite ville d’orpailleurs du Suriname, là où avait eu lieu l’accident. . . et sans survivant apparemment.
Son avion atterrit dans un boucan d’enfer de ferraille déglinguée sur une piste en terre, détrempée, non nivelée, pleine de bosses et de nids-de-poule... Il aurait dû reprendre un avion à Cayenne, le lendemain pour rentrer à Paris, lorsque l’accident se produisit. Il en reprit un, mais beaucoup plus tard !
Il va mettre toute son ardeur à aider ses amis Wayana à reconquérir les terres de leurs ancêtres et à retrouver la quiétude de leur vie au cœur de la forêt, la "Madre", qui leur apporte l'harmonie essentielle à leur bonheur. Il élaborera avec eux une philosophie, le Toutisme.
Faire de la Guyane l'éden de l'écologie en Amérique du Sud sera pour lui un puissant moteur.